23 juin 2024Les approches combinées donnent les meilleures chances d’atteindre les objectifs

La physiothérapie contre les céphalées cervicogènes

Les migraines et les céphalées s’accompagnent parfois de contractures musculaires de la nuque et des épaules, ce qui contribue à aggraver les douleurs. Une physiothérapie adaptée peut briser ce cercle vicieux et soulager durablement.

La physiothérapie est particulièrement efficace pour les céphalées, lorsque les articulations ou les muscles de la nuque sont concernés.
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D’un point de vue neurophysiologique, les céphalées et les douleurs cervicales sont liés à des convergences du nerf trijumeau avec les fibres afférentes des nerfs spinaux C1-C3.

Une crise de céphalée ou de migraine active le système trigéminal, ce qui se répercute sur les racines des nerfs cervicaux.

Leur coactivation renforce la perception de la douleur et la tension musculaire dans la région du cou, expliquent Benjamin Schäfer, Clinique de la migraine et des céphalées, Königstein-im-Taunus, et le Pr Kerstin Lüdtke, service de physiothérapie, Hôpitaux universitaires de Lübeck (1).

Cette relation est clairement illustrée par le fait que certaines mesures de thérapie manuelle peuvent déclencher des troubles de type migraineux.

La physiothérapie ne convient pas à tous

La physiothérapie n’est pertinente qu’en cas d’altération pathologique des fonctions articulaires et musculaires de la nuque. Selon un consensus d’experts, il existe onze tests diagnostiques. Chez les patients atteints de migraines, six de ces tests sont plus souvent pathologiques que chez les témoins sains, à savoir :

  • examen passif des articulations ;
  • pression sur les points gachettes ;
  • test de flexion du rachis cervical ;
  • test de rotation en flexion ;
  • reproduction des symptômes et diminution des symptômes lors du maintien du mouvement supplémentaire ;
  • dépistage thoracique.

En cas de céphalées de type tensionnel, on trouve souvent des points gâchettes myofasciaux. La position de la tête est souvent décalée vers l’avant et les seuils de douleur à la pression sont réduits.

Les directives pour la migraine ne mentionnent pas les méthodes de physiothérapie. En revanche, les recommandations nationales et internationales sur les céphalées de tension recommandent différentes formes de physiothérapie, telles que :

  • mobilisation articulaire manuelle ;
  • thérapies des tissus mous telles que réduction de l’hypertonie musculaire et thérapie des points gâchettes ;
  • exercices de stabilisation.

En cas de céphalées cervicogènes, de migraines et de céphalées de tension, des méta-analyses ont montré une réduction de l’intensité des douleurs grâce aux thérapies manuelles et au sport d’endurance. La thérapie manuelle semble être aussi efficace que la prophylaxie médicamenteuse.

Les auteurs d’une revue systématique sont arrivés à la conclusion qu’un effet cliniquement pertinent sur la migraine ne peut être obtenu qu’avec une combinaison de différentes procédures. Dans ce contexte, ils citent notamment :

  • les techniques de respiration spécifiques ;
  • les exercices d’étirement ;
  • la thérapie manuelle ;
  • la thérapie des points gâchettes, et
  • programmes d’exercices à domicile.

La musculation semble être plus efficace que le sport d’endurance, tant pour les migraines que pour les céphalées de tension. En ce qui concerne la kinésithérapie, selon une revue de la littérature, les techniques des tissus mous réduisent l’intensité et la fréquence des céphalées un peu plus efficacement que les méthodes manuelles.

Une vie bien réglée est toujours bénéfique

L’entraînement d’endurance en aérobie est recommandé pour toutes les formes de céphalées, écrivent les deux auteurs. Mais les migraineux craignent particulièrement le sport comme déclencheur de crises. Certaines données laissent penser que les exercices par intervalles de haute intensité sont plus efficaces que les sports d’endurance à faible intensité.

Tous les patients atteints de céphalées tirent en outre bénéfice d’un mode de vie comprenant un rythme veille-sommeil régulier, des repas réguliers, des pauses de récupération suffisantes, des exercices de relaxation et une gestion efficace du stress. Un programme multimodal de psycho-éducation est également d’une utilité indiscutable. Il devrait notamment comprendre des exercices à domicile, des mesures d’ergonomie au travail et pendant les loisirs, ainsi que des explications neurophysiologiques du tableau clinique.