Dépistage du cancer cutané: données, faits et nouveautés
Le dépistage du cancer cutané tel qu’il est fait en Allemagne est sans équivalent dans le monde, pourtant il reste critiqué pour ses surdiagnostics. Une chose est sûre, plus un mélanome est dépisté tôt, meilleur sera le pronostic. L’IA peut y contribuer.

En théorie, le dépistage généralisé des cancers cutanés vise à réduire la mortalité liée au mélanome. Le projet SCREEN*, dans le cadre duquel environ 360 000 personnes ont été dépistées en 2003 et 2004 par des médecins spécialistes ou des médecins généralistes formés a montré que les mélanomes à un stade précoce représentaient une grande partie des diagnostics. Cependant, par rapport à la période précédant l’introduction du dépistage, une réduction de la mortalité due au mélanome n’a pas pu être observée sur l’ensemble de la population.
L’augmentation du nombre de tumeurs diagnostiquées à un stade précoce (in situ et au stade T1) pourrait s’expliquer par des surdiagnostics, rapportent le Dr Elisabeth Gössinger, Hôpitaux universitaires de Bâle, et ses collègues (1). L’efficacité du dépistage en termes de mortalité ne pourrait être vérifiée que par des études randomisées et contrôlées, mais celles-ci font défaut. L’équipe recommande néanmoins le dépistage pour les groupes à risque.
- Gössinger EV et al. Melanoma prevention – to screen or not to screen? Dtsch Med Wochenschrift 2025; 150: 548-554 ; doi : 10.1055/a-2500-0825