Syndrome du côlon irritable : quid des options non pharmacologiques ?

Plus de 80 % des patients ayant un SCI font état de symptômes liés à l’alimentation. Différents régimes d’exclusion sont alors tentés, mais avec plus ou moins de succès. Le plus souvent, les personnes concernées agissent selon la méthode des essais et erreurs ou limitent généralement leur consommation de lactose ou de gluten.

Régime Low-FODMAP : cibler les sucres fermentescibles

Le recours au régime Low-FODMAP (oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentescibles) est moins fréquent alors qu’il est bien documenté. Selon une méta-analyse récente de 13 études randomisées, il a permis une réduction plus efficace des symptômes du SCI que l’alimentation normale et d’autres formes d’alimentation. Le régime Low-FODMAP doit d’abord être suivi pendant six semaines pour voir si les personnes concernées réagissent. Si tel est le cas, les nutriments du groupe High-FODMAP seront ajoutés progressivement pour identifier les déclencheurs individuels.

On peut ainsi composer un régime personnalisé évitant le plus grand nombre possible de déclencheurs. Probiotiques – des recommandations mitigées Les fibres solubles, en particulier le psyllium à fermentation minimale, ont un effet apaisant. Il retient l’eau dans la lumière intestinale et accélère ainsi le transit colique sans aggraver les symptômes du côlon irritable. Une méta-analyse a montré une baisse globale significative des symptômes, qui n’a été observée qu’avec les fibres solubles et non avec les fibres in- solubles. La directive AGA (Association américaine de
gastroentérologie) recommande un apport de 25-35 g/j de fibres solubles.

Probiotiques et thérapies psychologiques dans le SCI

Des méta-analyses ont montré que les probiotiques ont des effets positifs sur les symptômes du SCI, notamment les douleurs abdominales. Cependant, on ignore encore quelles souches et quelles combinaisons sont le plus efficaces. En raison de l’hétérogénéité des études, aucune recommandation concernant les probiotiques n’a été formulée dans les directives américaines.

La société britannique de gastroentérologie recommande, malgré les preuves limitées, un essai de douze semaines. En l’absence d’amélioration, les probiotiques doivent être arrêtés.
La thérapie cognitivo-comportementale et l’hypnothérapie ciblée sur l’intestin permettent d’aborder les processus et facteurs psychosociaux susceptibles d’entraîner une dérégulation de l’axe intestin-cerveau. Ces deux formes de thérapie ont montré des effets durables sur le SCI, même au-delà de la fin du traitement.

Un place pour les outils numériques

La thérapie cognitivo-comportementale comprend les méthodes de relaxation, la restructuration cognitive ainsi que le renforcement de la compétence à résoudre des problèmes et de la capacité de coping/adaptation. Les programmes d’entraînement à l’autogestion gagnent en importance. Ils peuvent également réduire la sévérité des symptômes du SCI et améliorer la qualité de vie.
Certaines méthodes numériques ont également été développées pour l’auto-application. Une amélioration significative des symptômes du SCI, de la qualité de vie et de l’humeur a été obtenue dans une étude randomisée au moyen d’une thérapie cognitivo-comportementale conduite par téléphone et de l’outil Mahana IBS basé sur le web (qui n’est plus disponible).

Des applications numériques d’hypnothérapie ont également montré des effets positifs. En complément, l’acupuncture, la méditation, le yoga, la physiothérapie et une activité physique régulière peuvent également contribuer à soulager les symptômes. Des études sont en cours pour déterminer dans quelle mesure la réalité virtuelle permet d’apporter un soulagement.