8 août 2025Mise à jour sur l’asthme et la BPCO

Asthme et BPCO : vers une prise en charge ciblée et personnalisée

L’amélioration constante de la compréhension de l’hétérogénéité clinique des maladies obstructives des voies respiratoires ouvre de nouvelles options thérapeutiques ciblées en cas d’asthme et de BPCO. Lors d’une manifestation de formation continue, une spécialiste a donné un aperçu des développements récents et a souligné la nécessité d’une prise en charge individualisée.

En raison de leur hétérogénéité, la différenciation des maladies obstructives des voies respiratoires n’est pas toujours aisée au quotidien, a expliqué le Pr Judith Löffler-Ragg, service de pneumologie, hôpital régional de Hochzirl-Natters. En effet, les symptômes tels que dyspnée, toux et expectorations ne sont pas spécifiques.

La BPCO se caractérise par une obstruction persistante du flux respiratoire, souvent progressive. Elle est causée par des facteurs génétiques, tels qu’un déficit en alpha-1-antitrypsine, et par des influences extérieures, notamment le tabagisme.

L’asthme, en revanche, est défini par une limitation variable du débit expiratoire. « Dans les deux groupes, les tableaux cliniques sont hétérogènes et ce n’est que la phénotypisation et la recherche des ‘traits traitables’ qui nous permet de progresser. Cela signifie que nous avons besoin de paramètres cliniquement pertinents et accessibles à une mesure objective ainsi qu’à une intervention ».

La gestion reste un défi

La pneumologue a présenté la gestion souvent délicate de ces cas en pratique quotidienne. Elle l’a illustrée par le cas d’un médecin de 62 ans, non fumeur, se plaignant des effets secondaires de son traitement antiasthmatique au long cours (dexaméthasone 1 mg un jour sur deux ainsi qu’une trithérapie inhalée matin et soir). Il a signalé des lésions cutanées (hématomes), une mauvaise condition physique, un diabète et un écoulement nasal, malgré une opération. « Il est venu me voir avec le souhait d’une ‘injection contre l’asthme’ », a déclaré le Pr Löffler-Ragg.

Le laboratoire a mis en évidence la présence de cellules éosinophiles périphériques (456/µl), une légère augmentation de la FeNO et une légère obstruction. Les IgE et ANCA étaient négatifs. Une intolérance aux AINS a également été diagnostiquée. Le scanner n’a pas montré d’infiltrats éosinophiles. Conformément à l’algorithme, le patient a été attribué à la classe du phénotype le plus sévère avec, pour profil clinique, un asthme à début tardif. En raison de l’intolérance aux AINS et de l’inflammation sévère de type 2, un traitement biologique a été envisagé.

En raison de l’éosinophilie marquée, un traitement par benralizumab a été instauré, mais n’a pas donné les résultats escomptés. Après une nouvelle analyse, le traitement a été remplacé par le dupilumab. « Mon patient était ravi, son écoulement nasal a disparu en deux jours, tout allait dans la bonne direction », a expliqué l’intervenante.

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