9 avr. 2025Une alternative efficace

Névralgie du trijumeau : Efficacité du patch de lidocaïne

La névralgie du trijumeau est une affection neuropathique extrêmement douloureuse du visage. Elle est traitée en première intention par des antiépileptiques oraux, dont l’efficacité s’avère toutefois souvent insuffisante. L’étude PATCH a examiné un patch de lidocaïne comme traitement complémentaire prometteur avec des effets indésirables minimes.

Des patients souffrant de névralgie du trijumeau pourraient bénéficier d’un patch de lidocaïne.
Prostock-studio/stock.adobe.com

La névralgie du trijumeau (NT) se caractérise par des crises douloureuses unilatérales, de survenue soudaine et brèves. Celles-ci suivent la distribution des branches du trijumeau et ne s’accompagnent d’aucun autre signe ou symptôme sensorimoteur ou autonome (1). Le moindre stimulus, comme la mastication ou un léger toucher, peut activer les canaux Na+ anormalement modifiés et déclencher la douleur.

Les antiépileptiques oraux tels que la carbamazépine ou l’oxcarbazépine constituent le traitement de premier choix des NT. Cependant, ils ne permettent pas toujours de soulager la douleur de manière satisfaisante. Les thérapies complémentaires suscitent par conséquent un intérêt croissant en pratique. Dans une étude menée en 2014, un patch de lidocaïne à 5 % a permis de réduire significativement l’intensité et la fréquence des crises douloureuses chez des patients atteints de NT primaire. Aucun effet indésirable notable n’a été observé (1). On pense que les patchs de la lidocaïne agissent en bloquant sélectivement les canaux Na+ dans la zone de déclenchement. Des études rétrospectives ont étayé ces résultats, mais des études cliniques à grande échelle sur l’efficacité et la sécurité font encore défaut.

Un soulagement de la douleur de 50 % et plus

L’étude PATCH était une étude randomisée, en double insu, contrôlée par véhicule et en groupes parallèles, menée dans cinq centres (2). Dans une phase de traitement en ouvert, les patients ont reçu le patch de lidocaïne (PL). Les participants atteints de névralgie du trijumeau qui remplissaient les critères de réponse prédéfinis ont accédé à la phase en double insu, au cours de laquelle ils ont été assignés soit au patch de lidocaïne (PL), soit au patch placebo. Un échec thérapeutique, défini comme une augmentation de plus de 50 % de l’intensité de la douleur ou l’absence d’effet, a entraîné l’exclusion des participants.

Le traitement a duré jusqu’à 28 jours. Les chercheurs ont défini comme critère d’évaluation primaire le nombre de patients en échec thérapeutique. Les critères d’évaluation secondaires comprenaient l’intervalle jusqu’à la perte de l’effet thérapeutique, l’intensité moyenne de la douleur et la fréquence des effets indésirables.

Sur 307 patients dépistés (18 à 80 ans), 226 (74 %) ont atteint la phase ouverte, 62 patients sont entrés dans la phase en double insu. Au cours de la phase en ouvert, les patients ont appliqué quotidiennement pendant douze heures des patchs de 700 mg de lidocaïne (5 % p/p) sur les zones concernées. Les patients qui ont obtenu un soulagement de la douleur ≥ 30 % sont passés à la phase en double insu.

Au cours de cette phase, un échec thérapeutique est survenu chez 16 patients (26 %) du groupe PL et 36 patients (58 %) du groupe placebo. Dans le groupe PL, 69 % des patients ont obtenu un soulagement de la douleur d’au moins 50 %. Ce taux n’était que de 24 % dans le groupe placebo (p < 0,001).

Une place dans une approche pluridimensionnelle

Tous les effets indésirables ont été légers et ont complètement disparu après le retrait du patch. Dans la phase ouverte, 4 % des patients ont signalé des réactions cutanées telles que rougeurs, démangeaisons ou éruptions cutanées. Dans la phase en double insu, ces symptômes n’ont été rapportés que par 2 % des patients du groupe PL. Aucun patient n’a interrompu l’étude en raison d’effets indésirables. Aucun effet secondaire sévère ou décès n’a été observé.

Ces résultats montrent que les patchs de lidocaïne constituent un traitement complémentaire efficace et bien toléré de la névralgie du trijumeau. Ils s’intègrent utilement dans une approche thérapeutique pluridimensionnelle, concluent les auteurs. Ils ont permis de réduire la douleur et d’améliorer la qualité de vie avec un minimum d’effets indésirables.