23 janv. 2025Reprendre le contrôle, étape par étape

Syndrome des jambes sans repos : approche thérapeutique pour des nuits apaisées

Le fer, l’hygiène du sommeil et les bains de pieds font partie des mesures de base contre le syndrome des jambes sans repos. Le cas échéant, l’électrothérapie peut aussi soulager. Si cela ne suffit pas, la place est aux médicaments. Il faut toutefois faire preuve de doigté dans le dosage.

Comprimés métalliques rouges de supplémentation en fer portant l'inscription « Fe
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Avec une prévalence de 5 à 10 %, le syndrome des jambes sans repos (RLS) fait partie des maladies neurologiques les plus fréquentes dans les pays occidentaux.

Il se caractérise par un besoin impérieux de bouger les jambes, plus rarement les bras, les régions génitales ou rectales, écrivent le Dr Christina Dirks et le Dr Cornelius Bachmann, PD, laboratoire du sommeil Somnodiagnostics, Osnabrück (1).

Cinq critères pour diagnostiquer le RLS 

Selon les directives, les cinq critères suivants doivent être remplis pour diagnostiquer le RLS :

  • sensations de malaise dans les jambes, perceptibles au repos ;
  • amélioration à la mobilisation ;
  • rythme circadien des symptômes, au moins au début de la maladie, avec une augmentation vespérale ;
  • besoin impérieux de bouger lorsque les troubles apparaissent ;
  • absence d’autres étiologies associées aux symptômes, telles que myalgies, congestion veineuse ou crampes des jambes

Il est particulièrement délicat de distinguer le RLS d’une polyneuropathie, qui se traduit typiquement par des sensations superficielles qui ne s’améliorent pas par le mouvement.

Si les symptômes ne concernent qu’une zone circonscrite, cela indique plutôt des crampes musculaires ou un syndrome de compression nerveuse. Des douleurs dépendantes de l’effort sont un signe de claudication ou d’arthrose. Si les phénomènes moteurs tels que les secousses prédominent, il est plus probable que les crampes ou les myoclonies en soient la cause que le syndrome des jambes sans repos.

Le RLS est une comorbidité fréquente de certaines maladies

Le RLS est une comorbidité fréquente de certaines affections. Il s’agit entre autres

  • de la carence martiale,
  • des maladies rénales et hépatiques chroniques,
  • du syndrome de Parkinson,
  • de la sclérose en plaques,
  • de la BPCO,
  • de la dermatite atopique et
  • du syndrome du côlon irritable.

Le diagnostic du syndrome des jambes sans repos est posé sur la base de l’anamnèse, éventuellement étayée par un questionnaire de dépistage. Le degré de sévérité peut être évalué sur l’échelle internationale de sévérité du SJSR (IRLS).

Sur le plan physiopathologique, plusieurs mécanismes jouent probablement un rôle. L’accent est mis sur les modifications de la neurotransmission dopaminergique. Les études avec l’IRM ont également mis en évidence une diminution de la teneur en fer, notamment dans la substantia nigra.

Des études post-mortem montrent qu’une carence primaire en fer peut réduire la densité des récepteurs de la dopamine 2 dans le putamen. Il semble que la sévérité soit également en corrélation avec l’ampleur de la diminution des récepteurs D2.

Il vaut la peine de renoncer au café et à l’alcool

La première étape du traitement du RLS est la supplémentation martiale. La saturation de la transferrine doit être d’au moins 20 % ou la ferritine sérique d’au moins 75 µg/l. Si tel n’est pas le cas, il est préférable d’administrer du sulfate ferreux à raison de 80 à 100 mg deux fois par jour par voie orale, en combinaison à 100 mg de vitamine C. Le sulfate ferreux doit être administré par voie orale.

Parallèlement, des mesures non médicamenteuses ont leur place. Il est conseillé aux personnes atteintes de RLS de renoncer en grande partie au café et à l’alcool et de veiller à une bonne hygiène de sommeil. Des bains de pieds froids le soir, des massages et un entraînement physique apportent également un soulagement. Ce dernier ne devrait toutefois pas être programmé l’après-midi ou le soir, car les symptômes pourraient s’en trouver aggravés. La stimulation transcutanée à courant continu est également recommandée, car il a été montré qu’elle réduit l’excitabilité spinale. La lumière infrarouge s’est également révélée efficace dans certaines études.

Parmi les options de traitement médicamenteux, les agonistes dopaminergiques non ergotés en monothérapie constituent la première ligne. Le ropinirole, le pramipexole et la rotigotine sont autorisés. La dose doit être administrée lentement. Une dose maximale ne doit pas être dépassée. Le ropinirole, par exemple, est utilisé initialement à une dose de 0,25 mg, la dose maximale étant de 4 mg. La dose initiale de pramipexole doit être de 0,18 mg. La dose maximale est de 0,52 mg afin d’éviter une aggravation des troubles. La rotigotine est disponible sous forme de patch à la dose de 1-3 mg/24h. Le risque d’aggravation semble relativement faible avec la rotigotine.

Les gabapentinoïdes aident, mais ne sont pas autorisés

La lévodopa n’est par contre plus utilisée que de manière intermittente jusqu’à un maximum de 100 mg/j en raison du risque élevé d’aggravation. Les gabapentinoïdes sont efficaces à des doses de 800-1800 mg (gabapentine) ou 150-450 mg (prégabaline), mais ne sont pas autorisés en Allemagne pour cette indication. Les gabapentinoïdes sont contre-indiqués en cas de troubles respiratoires nocturnes, car ils peuvent les aggraver. En cas d’échec des médicaments de première ligne, les opioïdes peuvent être utilisés dans le RLS modéré à sévère. L’oxycodone/naloxone (2 x 2,5/5 mg à 2 x 30/15 mg) est autorisée.

En cas d’aggravation, (progression des troubles dans le temps, extension des symptômes, augmentation de l’intensité), il faut d’abord vérifier le statut ferrique et l’optimiser le cas échéant. Le passage à une substance présentant un risque d’augmentation moindre, comme la rotigotine ou un gabapentinoïde, peut également aider.