30 oct. 2024Revue des résultats cliniques

Phytothérapie pour les infections respiratoires

La phytothérapie est une option thérapeutique pertinente contre les infections respiratoires aiguës. Que disent les chercheurs sur l’utilisation des extraits de plantes ?

Kapland-Pelargonie
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Un potentiel qui n’est plus à démontrer.

Les multiples composés bioactifs présents dans les plantes offrent un riche réservoir de remèdes potentiels contre tout un éventail de maladies, selon le Dr Anna Koch, clinique de médecine intégrative et de naturopathie, Bamberg, et le Pr Jost Langhorst, Université de Duisburg-Essen (1).

L’utilisation de produits phytothérapeutiques s’est surtout établie dans le traitement des infections aiguës des voies respiratoires. Pour soulager les symptômes du refroidissement, comme la toux, l’EMA préconise différentes préparations à base de parties de plantes, dont les feuilles de lierre, le thym et la racine de géranium du Cap.

Efficacité de la phytothérapie : que montrent les études ?

Une méta-analyse de 34 études avec un total de 7083 participants a évalué l’effet de différents produits phytothérapeutiques sur la toux dans le cadre d’une infection des voies respiratoires supérieures.

Il s’est avéré que le kalmegh (Andrographis paniculata) et les préparations à base de lierre/primevère/thym en particulier permettaient de réduire la fréquence et la sévérité des symptômes de la toux par rapport au placebo (niveau de preuve élevé). Le niveau de preuve pour Pelargonium sidoides a été classé comme modéré. Pour l’échinacée, elles étaient limitées.

Tant chez l’adulte que chez l’enfant

Les auteurs d’une autre méta-analyse ont conclu que les préparations à base de feuilles de lierre étaient sûres en cas de toux due à une infection aiguë et à une bronchite chez l’adulte et l’enfant. Cependant, ils ont estimé que l’effet était minime et n’étaient pas certains de la pertinence clinique.

Une revue systématique de sept études randomisées et contrôlées a confirmé l’intérêt du Pelargonium sidoides, en particulier, dans le traitement de la rhinosinusite aiguë. En outre, un médicament à base de primevère, de gentiane, de rumex, de sureau et de verveine ainsi qu’un distillat spécial à base d’huiles d’eucalyptus, de myrte, d’orange douce et de citron se sont révélés efficaces par rapport au placebo.

Peu d’effets secondaires, bonne tolérance

L’efficacité et la sécurité des phytomédicaments dans le Covid-19 ont été évaluées dans une revue non systématique.

Parmi les 39 médicaments à base de plantes, la guimauve, la myrrhe, la réglisse, le lierre et le sureau ont reçu une évaluation positive. Douze autres phytomédicaments ont été considérés comme prometteurs, tandis que pour les autres, le rapport bénéfice/risque est resté inconnu.

« Les extraits de plantes dont il a été question, qu’ils soient utilisés de manière traditionnelle ou médicamenteuse, se distinguent par une action douce associée à peu d’effets indésirables et à une bonne tolérance », concluent le Dr Koch et le Pr Langhorst.

« En cas d’infections des voies respiratoires, ils n’ont pas d’effet causal mais soulagent les symptômes ». D’autres études de grande qualité sont toutefois nécessaires pour consolider les connaissances et mieux connaître le potentiel de la phytothérapie, tant sur le plan thérapeutique que préventif, ont-ils ajouté.