29 sept. 2024Troubles de la périménopause

Place des hormones contre le brain fog

Ces deux ou trois dernières années, ce qu’on appelle « brain fog » ou « brouillard cérébral » gagne de plus en plus en intérêt – non seulement en tant que symptôme accompagnant un Covid long ou un état dépressif, mais aussi en relation avec la ménopause. Lors de la manifestation d’actualisation des connaissances en gynécologie organisée par le Forum pour la formation médicale, le Pr Petra Stute, médecin-chef et médecin-adjoint, endocrinologie gynécologique et médecine de la reproduction, Clinique universitaire de gynécologie, Berne, a expliqué ce que cache ce phénomène et le rôle joué par les hormones.

Ces dernières années, le « brain fog » intéresse de plus en plus comme symptôme lié au Covid long, à la dépression et à la ménopause.
Julia/stock.adobe.com

La cognition est essentiellement régulée par les systèmes hormonal, nerveux et immunitaire. « Ces systèmes communiquent entre eux par le biais de messagers tels que les neurotransmetteurs, les hormones, les cellules immunitaires/cytokines », a expliqué la spécialiste.

L'impact des hormones sur le cerveau

La progestérone produite par les ovaires est par exemple transformée en métabolites qui se lient aux récepteurs GABA cérébraux qui, par cette interaction, provoquent la fatigue.

Les changements hormonaux de la périménopause affectent les neurotransmetteurs, ce qui peut entraîner des troubles du sommeil ou un état dépressif. Inversement, les femmes ménopausées sous traitement hormonal substitutif (THS) ont un moindre risque de morbidité et de mortalité que celles qui ne sont pas sous THS. « Sans hormones, les femmes en périménopause ont une probabilité élevée de maladie et de mortalité comparable », a expliqué l’intervenante.

Le « brain fog » : une altération cognitive commune à la ménopause et au Covid long

Cependant, les systèmes hormonal, nerveux et immunitaire n’agissent pas seulement au niveau fonctionnel, mais aussi au niveau structurel du cerveau. « La baisse des hormones sexuelles pendant la périménopause, par exemple, est associée à une réduction de la taille de l’hippocampe », a expliqué le Pr Stute. Le volume du centre de la mémoire se réduit également de manière mesurable en cas de dépression ou de Covid long.

L’OMS a introduit l’appellation de « brain fog » pour désigner une altération fréquente des fonctions cognitives chez les patients atteints de Covid long. Actuellement, cette appellation est de plus en plus utilisé chez la femme ménopausée pour décrire les troubles cognitifs qu’elles perçoivent en elles-mêmes en périménopause.

Les difficultés liées à la mémoire verbale sont au premier plan. Dans le cas du Covid long, ce sont principalement les domaines cognitifs des fonctions exécutives, de l’attention et du langage qui sont affectés, alors que dans le cas de la dépression, ce sont surtout les capacités de réflexion et de concentration qui sont altérées.

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