Un diagnostic différentiel délicat
Les exanthèmes peuvent être la manifestation d’une multitude de maladies différentes, qui vont de la rougeole aux maladies tropicales en passant par la fièvre récurrente à tiques et l’infection par le VIH. Une raison suffisante pour faire une anamnèse minutieuse.
En cas d’infection par le chikungunya, l’éruption cutanée, souvent accompagnée d’arthralgies, s’étend en général de manière centripète.
Outre les maladies dermatologiques telles que dermatite atopique, psoriasis et lichen plan, l’exanthème peut également être dû à des réactions médicamenteuses et surtout à des infections virales, a expliqué le Pr Mario Fabri, service de dermatologie et de vénérologie, Hôpitaux universitaires, Cologne, lors du 128e congrès de la Société allemande de médecine interne.
Un exemple qui devrait être familier à tous est celui d’un patient fiévreux qui rapporte un sentiment général de mal-être et présente exanthème maculopapuleux non prurigineux qui s’étend rapidement à partir de la nuque et qui s’accompagne de taches blanches de la muqueuse buccale. Même si le jeune homme de 19 ans dont le cas a été présenté par le Pr Fabri avait auparavant séjourné en Indonésie et y avait eu des rapports sexuels non protégés, le mode de propagation, la présence des taches de Koplik orales pathognomoniques (cf. encadré) ainsi que les examens de laboratoire montrent sans équivoque qu’il s’agit d’une rougeole.