Blessures auto-infligées

Une patiente – d’ailleurs d’humeur avenante – consulte pour des plaies profondes et/ou des ulcères inexplicables. Une situation aussi déconcertante doit rendre attentif. En effet, dans de tels cas, reconnaître un comportement autodestructeur est essentiel pour apporter l’aide nécessaire.

 Science Photo Library/RICHARD USATINE MD

Dans le cas du syndrome de skin picking, les patients utilisent souvent des pinces ou des aiguilles pour percer la peau.

Lors du 6e Congrès sur les plaies de Nuremberg, le Dr Cornelia Erfurt-Berge, PD, service de dermatologie, Hôpitaux universitaires, Erlangen, a rapporté le cas d’une patiente de 35 ans ayant consulté à plusieurs reprises sur des années pour des ulcères.

Il était frappant de constater qu’à chaque fois elle se montrait d’une gaieté sans rapport avec la situation. Cliniquement, les lésions ressemblaient à un pyoderma gangraenosum et ont été traitées comme telles.

Toutefois, ces lésions ulcéreuses se sont révélées particulièrement tenaces, même après plusieurs essais thérapeutiques par des agents biologiques. Finalement, un frottis bactérien a permis de résoudre l’énigme. L’examen a en effet mis en évidence des germes provenant de l’eau d’arrosage des fleurs, permettant de déduire que les blessures étaient auto-infligées.